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Imprime. Journal de bord.
11 mai 2011

Bootcamp Blusher

J'ai récemment eu la chance d'assister à un bootcamp de Blusher. Pas comme player, mais en tant que journaliste. L'article qui a suivi n'ayant été retenu par aucun titre de presse pour le moment, je vous le propose tel que je l'ai envoyé à différentes rédactions. Bonne lecture, et n'hésitez pas à réagir.

Blusher, l’art du Pick-Up.

Considéré comme l’un des tout-meilleurs pick-up artist français, Blusher est aussi coach en séduction. Un habitué des communautés de séduction a suivi pendant tout un week-end un de ses bootcamp, offrant un regard avisé sur le coaching du maître séducteur.

Nées aux Etats-Unis dans les années 80 grâce à Ross Jeffries, les communautés de séduction connaissent aujourd’hui un bel essor et comptent des adeptes partout dans le monde. Longtemps secrètes, elles ont profité du livre The Game du journaliste Neil Strauss pour être mises sous le feu des projecteurs. Le début d’un bel engouement : une discipline promettant aux hommes le pouvoir de faire tomber les plus belles filles ne pouvait qu’être plébiscitée. Curieusement, ces communautés restent mal connues. La faute peut être à un jargon curieux, qui les fait ressembler à d’étranges confréries, parfois moquées des médias. L’activité à laquelle les membres de ces communautés s’adonnent s’appelle le Game, et eux-mêmes portent le nom de players. Le but du Game est simple, il s’agit de séduire des femmes. Sa méthode est tout aussi élémentaire en apparence. Tout commence par une phase d’ouverture avec l’open, avec une recherche de fermeture, c’est-à-dire de résultat, on parle de close. Ce sera soit le numclose, l’obtention d’un numéro de téléphone, soit le kissclose, le bénéfice d’un baiser, soit le fuckclose, qu’il ne parait pas nécessaire de préciser. Mais le Game est plus complexe qu’il n’y parait. L’art de séduire y est considéré comme une science à part entière et toute la magie de la rencontre est disséquée et analysée de A à Z pour arriver à toute une série de méthodes et de techniques de drague.

Réuni au milieu d’autres players sur le site FrenchTouchSeduction sous le pseudonyme d’Imprime, je suis moi-même un converti au Game et aux communautés de séduction. Depuis plus d’un an j’applique ses méthodes et techniques dans la rue, dans les bars ou dans les boites de nuit. Dans le jargon des communautés de séduction on dira alors que je sarge. Pour quel bilan ? D’abord celui d’être passé d’un statut d’AFC (Average frustated chump), le mec frustré de base, qui n’arrive pas à chopper et qui subit la pauvreté de sa vie affective, à celui de rAFC (Recovering average frustated chump), un stade où le Game se met progressivement en place, offrant en récompense ses premiers fuckclose. L’échelon référence à atteindre est celui de PUA (Pick-Up Artist) qui qualifie les players les plus aboutis, devenus de véritables machines à séduire. Blusher est réputé en être un des tout-meilleurs en France. Suivre de l’intérieur un de ses bootcamp, programme d’entrainement intensif à la séduction, allait donc me permettre de répondre à une question fondamentale sur le Game: la figure du PUA répond-elle à une réalité justifiant de consacrer tant de temps à la séduction ? Offre-t-elle vraiment de devenir un Casanova des temps modernes ? N’est-elle pas au contraire un fantasme lié aux solitudes et aux frustrations de notre société individualiste ?

 

Le pari fait par Blusher préalablement à la tenue du bootcamp était en tout cas plein de promesses. Pendant tout un week-end, « l’artiste de la drague » allait essayer de transformer des timides notoires, qui n’avaient jamais osé aborder une fille seule dans la rue, en hommes décomplexés, confiants avec les femmes et sûrs de leur pouvoir de séduction. Il y avait là Benjamin*, le cadet du groupe, étudiant lyonnais venu à Paris spécialement pour le bootcamp. Rafael*, l’autre provincial venu de Blois, plutôt nerveux à l’idée du week-end qui l’attendait, et qui nous confessa souffrir de trouble panique. Daniel*, commercial parisien, le beau gosse du groupe, sourire charmeur mais faussement confiant. Antoine*, sosie rajeuni de Christophe Barbier, le directeur de la rédaction de L’Express. Gaëtan*, le plus âgé des six, musicien de profession, moins gêné par l’idée de jouer sur une scène massive que par celle d’aborder plein de filles tout au long du week-end. Et enfin Nolan*, venu dans l’espoir d’obtenir une instant date, c’est-à-dire un rendez-vous immédiat avec la fille abordée.

Blusher étant un naturel, que nos huit timides l’aient choisi comme coach en séduction me paraissait en tout cas une bonne idée : l’enseignement devait forcément être pratique avec lui, laissant loin les affres du dogmatisme de certains gurus de la séduction. Le coach séducteur a ainsi appris en autodidacte la séduction, ce n’est que bien plus tard qu’il a découvert que sa manière de faire avait été décortiquée en méthodes par les communautés de séduction. On appelle naturel ceux qui comme lui ont développé un profil de séducteur de manière innée, avec pour archétype le personnage de Don Juan. Pour les débutants, les naturels sont l’exemple à suivre. Les players sont le plus souvent d’anciens timides ayant choisi de se remettre en question. Et en début d’apprentissage, un des inconvénients classiques avec les théories est de se dire qu’on n’en sait jamais assez pour pratiquer, au risque de procrastiner sans fin. Ainsi, certains connaissent mieux le Game et ses méthodes de séduction que les meilleurs des PUA, mais se trouvent incapables d’appliquer leur savoir dans la réalité. Pour autant, malgré le bon profil de leur formateur, j’étais un peu sceptique quant aux possibilités réelles de changer en un week-end, surtout concernant Rafael et Antoine, les plus réservés lors du diner introductif. Ma propre expérience était là pour rappeler que vaincre la peur de l’approche demandait du temps.

C’est aux jardins des Tuileries que commença le grand oral pour nos huit coachés. Pour conjurer sa nervosité, Dan s’élança le premier avec une réplique à mi-chemin entre le comique et le ridicule. Un « Sympa tes lunettes » à une fille portant d’énormes Ray-Ban, qui lui offrit pour seule réponse un regard dédaigneux. Heureusement, s’inspirant des conseils de Blusher, ses approches suivantes allaient être plus inspirées. D’ailleurs, je me trompais sur le potentiel de ce groupe. A la fin du week-end, chacun avait abordé de nombreuses filles, avec de gros progrès à la clé. Nolan avait eu son instant date avec une jolie rousse, et tous avaient récupéré des numéros de téléphone. Ils s’étaient surtout affranchis de nombreuses pensées limitantes qui les paralysaient jusque-là. « Ce que je retiens avant tout du Bootcamp, c’est que les filles prennent du plaisir à être abordées par un gars normal et sympa. Il faut vraiment y aller pour en prendre conscience, et l’énergie de Blusher n’était pas de trop pour que je réussisse à me lancer » résume ainsi Benjamin. « J'ai toutes les raisons de penser que j’ai fait un très bon coach » embraye Blusher. « Pour autant, en coaching, c'est le coaché qui est l'acteur du changement. Les voir obtenir cette victoire sur eux-mêmes m’apporte toujours autant de satisfaction ». Une victoire qui m’avait demandé plusieurs mois de persévérance en y travaillant seul... « La façon dont Blusher envisage la séduction, avec beaucoup de naturel et de simplicité, m’a permis de démystifier le fait d’approcher des filles. Je suis passé d’un rôle de figurant de seconde zone à celui d’acteur de premier rang. Tout le défi désormais est de poursuivre sur cette dynamique et d'y aller seul » analyse Antoine. Pour eux, le Game peut en effet commencer. Pour moi, il peut continuer. J’avais ma réponse : le mythe du PUA n’est pas usurpé !

Imprime, player rAFC

* A la demande des intéressés, les prénoms ont été modifiés.

 

 

 

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